RESSOURCES : ÉCOLOGIE

La crise écologique planétaire

La Terre, une planète stressée  I  Il était une fois la vie  I  La menace climatique  I   Les seuils de rupture 
Les mondes premiers  I   La sixième extinction  I   L'eau  I  La pauvreté

La Terre, une planète stressée

L’équilibre de la vie sur Terre repose sur une relation d’interdépendance entre les espèces et leurs milieux. Ces organismes, associés à leur environnement, forment les écosystèmes. Des unités écologiques fragiles, qui dépendent mutuellement les unes des autres à l’image d’un super organisme. Dans la nature, tout est lié. L’eau, l’air, la terre et l’ensemble du vivant. Il suffit que l’on modifie un seul de ces paramètres pour créer le désordre. 

La planète est stressée. Le climat s’emballe, les ressources naturelles s’épuisent, la crise écologique se généralise et amplifie les maux latents de nos sociétés comme la misère, l’exode et l’émergence de maladies nouvelles. Au lieu d’écouter la nature, nous l’avons asservie au point d’en arriver à perturber ses équilibres millénaires… en à peine quelques décennies.

Civilisation de l’excès, civilisation du pétrole et du toujours plus, à force de détruire l’essentiel pour produire le superflu, l’homme a modifié la Terre plus qu’il ne l’a jamais fait en 200 000 ans d’existence ! Il a rompu le cycle de la vie. A la fois victime et coupable de son comportement prédateur, il doit réapprendre à vivre avec la nature et assumer sa responsabilité envers elle.

Après avoir exterminé les animaux, massacré les forêts, contaminé les rivières, empoisonné l’atmosphère et pollué les océans, l’homme commence enfin à comprendre que sa survie dépend de celle de son milieu. Nous avons épuisé ce que la nature nous a offert. Ces dommages concernent l’ensemble de la planète et augmentent de façon exponentielle. Notre planète est petite, vulnérable et limitée.




L’humanité a déjà relevé et gagné de nombreux challenges. Mais aujourd’hui le défi est de taille car notre monde est divisé sur tous les fronts. Crises économiques, crises sanitaires et sociales, conflits religieux, terrorisme…. se superposent. Difficile d’y voir clair ! Il ne suffit plus d’user du concept du développement durable comme d’un coup de peinture verte supplémentaire et de prôner l’humanisme à tous vents. C’est seulement en unissant les gestes de notre quotidien aux volontés diplomatiques que nous parviendrons à construire une société écologiquement viable.

Le temps du doute est révolu. Le réchauffement de la Terre est en cours et les perturbations qui en résultent sont avérées. Alors, est-ce vraiment si difficile d’agir en fonction de ce que l’on sait ? Car si l’avenir est incertain, aujourd’hui la plus grande inconnue n’est plus d’ordre scientifique mais dépend uniquement d’un choix politique. Les gouvernements doivent obligatoirement s’entendre sur la mise en place d’une politique commune qui place l’écologie au cœur d’un système de gouvernance mondiale.

La prise de conscience de la crise environnementale touche chaque jour davantage de personnes, le changement est déjà bien amorcé et il est trop tard pour être défaitiste. Offrons-nous la chance d’édifier un monde nouveau fondé sur le partage, le discernement et la franchise plutôt que sur l’avidité, la démesure et le mensonge.

Si l’homme du 21e siècle échoue, nous allons au chaos.
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Il était une fois la vie

L’aventure de la vie s’inscrit dans des ordres de grandeur démesurés au regard des quelques décennies que nous accorde notre existence humaine. Minuscule point flottant dans un univers âgé de 14 milliards d’années, notre planète serait apparue il y a 4,5 milliards d’années.

Un astéroïde la heurte et la fait dévier de son axe. Cette inclinaison de quelques degrés est à l’origine des saisons. Ni trop proche, ni trop éloignée du soleil, la Terre occupe une position unique dans le système solaire et jouit de conditions propices à l'apparition de la vie, car nous ignorons toujours si celle-ci existe ailleurs.

Au tout début, c’était la fournaise. La Terre n’était que magma en fusion, fumerolles et poussières. L’atmosphère était irrespirable. Dépourvu d’oxygène, il contenait essentiellement du dioxyde de carbone (le CO2), et de l’hydrogène (la vapeur d’eau).



Puis la planète s’est refroidie. En se condensant, l’hydrogène s’est transformée en eau. Cette eau éroda les sols et se chargea de sel et de minéraux. Elle immergea la surface du globe et créa les bassins océaniques.

Dans ces océans naissent des bactéries. L’une d’elle, l’algue bleue, transforme la lumière et le gaz carbonique en sucre et en oxygène. C’est grâce à ce processus, la photosynthèse, que se forme une atmosphère oxygénée. Le miracle de la vie peut alors se produire : c’était il y a 3,8 milliards d’années. Depuis, cette vie n’a jamais cessé d’évoluer et de se diversifier pour coloniser l’eau, la terre et le ciel.

Les premiers mammifères apparaissent il y a 200 millions d’années ; l’Homo Sapiens, l’homme qui pense, c’est-à-dire nous, n’a que seulement 200 000 ans.

A ce jour, les biologistes ont recensé près de 1 800 000 espèces vivantes et estiment qu’il pourrait y en avoir encore quelques dizaines de millions à découvrir… Végétaux, animaux, lichens ou bactéries, nous descendons tous de cette algue bleue primitive, nous sommes tous cousins et nous appartenons tous à l’immense tissu du vivant.
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La menace climatique

La planète se réchauffe et le climat se dérègle. L’analyse des échantillons de glace démontre que la température de la Terre a toujours été proportionnelle à la quantité de CO2 atmosphérique. Au cours de son histoire, la Terre a subi de nombreuses alternances de périodes chaudes et froides. Ces oscillations climatiques avaient alors des causes naturelles et se déroulaient sur plusieurs millénaires : éruptions volcaniques, feux de forêts, variations de l’activité solaire ou de l’inclinaison de la planète…

Mais ce qui ce passe aujourd’hui est différent. Le changement climatique en cours n’a jamais été aussi rapide et c’est l’homme qui en est en grande partie responsable, à cause de ses rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En un siècle, la température moyenne de la Terre s’est élevée de 0,8° dont 0,6° ces trente dernières années. Jamais de toute l’histoire de l’homme la concentration en CO2 atmosphérique n’a été aussi élevée.

80% des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont produits par 20 des pays les plus industrialisés. Selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), les activités humaines seraient responsables à 90% du dérèglement climatique (agriculture, transport, industrie). 





Les principaux GES sont : le gaz carbonique ou CO2, qui provient de l’utilisation des combustibles fossiles et des incendies - le méthane, qui résulte de la dégradation de la matière organique dans les milieux privés d’oxygène (marécages, rizières humides, permafrost, intestins d’animaux) – les gaz industriels utilisés dans les systèmes de refroidissement – et la vapeur d’eau.

Même si nous parvenons à stabiliser nos émissions de GES, la température moyenne de la planète pourrait s’élever de 2°C à 6°C d’ici 2100. Une telle augmentation perturbera l’ensemble des écosystèmes, et si l’homme n’est pas encore menacé en tant qu’espèce, l’humanité toute entière sera affectée dans son mode de fonctionnement.

Les prémices de cette grande mutation sont déjà visibles. Des littoraux changent d’aspect, des atolls sont noyés, des lacs et des mers intérieures s’assèchent, des îles surgissent après avoir perdu la glace qui les recouvrait et des villages côtiers sombrent dans l’océan. Les banquises et les glaciers continentaux régressent, le niveau de la mer augmente, de nouvelles maladies apparaissent, les épisodes climatiques dévastateurs s’intensifient.

Selon les scientifiques, une élévation de 2°C correspond à la limite soutenable possible. Au-delà de ce plafond, certains mécanismes physiques pourraient s’inverser et déclencher un véritable emballement climatique. Bien que les modèles établis restent des scénarios et non des prédictions, n’oublions pas que la situation actuelle est plus dramatique que les estimations les plus alarmistes des années 90 !
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Les seuils de rupture

Le réchauffement climatique n’est pas linéaire. Certains mécanismes physiques pourraient, s’ils continuaient à s’amplifier, s’inverser et accélérer leurs propres développements. Ces phénomènes d’inversion sont appelés rétroaction positive par les scientifiques.

Le dessèchement des forêts tropicales, l’augmentation de la température des océans, la régression des banquises et la fonte du permafrost, en sont aujourd’hui les symptômes les plus inquiétants, même s’ils font encore débat au sein de la communauté scientifique. Afin d’éviter un emballement catastrophique du climat, les experts se sont fixés comme objectif de limiter l’augmentation de la température à +2° par rapport à la moyenne du siècle dernier.

Les forêts tropicales, qui agissaient jusqu’alors comme des puits de carbone, sont en train de se dessécher et de mourir. Or une forêt qui se décompose sans se renouveler produit plus de CO2 qu’elle n’en consomme. Le puits devient alors source de carbone.

Même inversion pour les océans qui se réchauffent : plus la température de l’eau augmente et plus sa capacité de stockage de CO2 diminue. Un phénomène d’autant plus amplifié par l’amaigrissement du phytoplancton dont dépend 70% de la production d’oxygène de la planète.



Les régions polaires se réchauffent deux à trois fois plus vite que le reste de la planète. Un phénomène qui va en s’accélérant. Lorsque les banquises et les calottes glaciaires se disloquent, l’effet miroir ou albédo, qui renvoyait en temps normal 80% du rayonnement solaire dans l’atmosphère, est considérablement atténué. Une fois réchauffée, l’eau de mer accélère la fonte des banquises, et la terre qui était recouverte de glace précipite la fonte des glaciers. Conséquence inquiétante de cette débâcle accélérée, l’apport d’eau douce provenant des inlandsis diminue la salinité de l’eau de mer et modifie sa densité. Des transformations qui pourraient perturber le régime des courants océaniques comme le Gulf Stream.

Les terres congelées des régions polaires, ou permafrost, subissaient jusqu’alors des températures négatives tout au long de l’année. Mais aujourd’hui, au nord comme au sud, ces zones passent régulièrement en températures positives. Le permafrost qui s’est formé pendant les périodes chaudes à partir de l’accumulation de matériaux organiques redémarre son processus de décomposition et de fermentation en libérant dans l’atmosphère un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le gaz carbonique, le méthane (CH4). Constatée depuis peu, la fonte du plancher océanique arctique, ou permafrost sous-marin, risque d’accroitre dangereusement le phénomène.

Nous n’aurions seulement que 10 années pour inverser la tendance afin d’éviter un emballement du climat.
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Les mondes premiers se fragilisent

Victimes du réchauffement climatique et de la destruction des habitats naturels, les civilisations traditionnelles minoritaires sont en train de disparaître, emportant avec elles un savoir ancestral à jamais perdu pour le reste de l’humanité.
 
Éparpillés dans les régions les plus inaccessibles du globe, ces peuples ont réussi au fil des millénaires à s’adapter et à survivre dans des milieux aussi extrêmes que la toundra, les jungles tropicales, les déserts ou la haute altitude. Ils ont développé une culture et acquis un savoir que nous commençons à peine à entrevoir, comme la connaissance des venins et des plantes médicinales, mais également un rapport à la Terre qui inspire aujourd’hui un renouveau spirituel au sein des sociétés modernes.

En Amazonie, les orpailleurs empoisonnent les cours d’eau, saccagent la forêt, pillent le gibier et pervertissent des gens démunis devant de telles agressions, tandis qu’à Bornéo la déforestation expulse les autochtones pour planter des palmiers à huile… sous le couvert du développement durable ! Les derniers survivants de ces mondes premiers, une fois encore, sont les victimes des nations riches qui s’emparent des ressources de leurs habitats sans qu’ils y gagnent quoique ce soit en retour.




Le réchauffement climatique n’épargne personne, et surtout pas les plus démunis. Les épisodes de sécheresse répétés affament les tribus subsahariennes, la fonte des banquises détruit le territoire de chasse des Inuits et les pollutions « invisibles » contaminent les steppes des éleveurs de rennes sibériens. Dans le sud du Pacifique, notamment en Nouvelle Guinée, des populations entières sont condamnées à s’exiler dans les ghettos poubelles des îles voisines, chassées par la montée des eaux qui recouvre les atolls sur lesquels elles vivaient. 250 millions de réfugiés climatiques sont attendus d’ici la moitié du siècle.

Victimes de l’avidité des nations souveraines ou des perturbations climatiques, ces peuples doivent s’adapter ou disparaître. En d’autres termes : se contraindre à l’exode ou subir une nouvelle forme d’esclavage comme les 250 000 Indiens « légalement » captifs des grandes plantations de soja du Brésil ! Alcool, drogue, prostitution, banditisme et violences sociales sont aussi des fléaux qui affectent ces peuples en cours d’acculturation.

En protégeant les habitats naturels, en impliquant ces peuples dans l’exploitation de leurs richesses, en statuant sur le sort des « éco-réfugiés », en boycottant certains produits d’origine douteuse et en sauvegardant les savoirs ancestraux, la survie de cette petite portion de l’humanité pourrait dépendre des autres hommes.
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La sixième extinction

La notion de biodiversité intègre à la fois les espèces, leurs gênes et leur milieu de vie. Elle réunit l’ensemble du vivant, visible et invisible. Autrement dit : la nature, espèce humaine incluse. 1 800 000 espèces ont été répertoriées et il en resterait peut-être dix à cent fois plus à découvrir ! Tous ces organismes s’équilibrent et nul n’est nuisible au sens écologique du terme.

L’histoire de la Terre a toujours été marquée par des épisodes d’extinction en masse. Il y a 250 millions d’années, 90% des espèces marines disparaissaient. C’est à la fin du crétacé, il y a 65 millions d’années, que s’éteignaient les dinosaures. Les grands mammifères comme le mammouth et le tigre à dents de sabre ont disparu il y a seulement 10 000 ans. Ces extinctions ont été provoquées par des bouleversements climatiques, des séismes ou des catastrophes d’origine cosmique comme l’impact de météorites géantes.

Aujourd’hui, la nature est « stressée » et n’a plus le temps de s’adapter au rythme des changements qui perturbent ses équilibres. Un bouleversement en partie imputable aux activités humaines. L’urbanisation, l’industrialisation, le tourisme, l’agriculture intensive, la déforestation et le commerce illégal de la faune sauvage ont considérablement compromis la survie des espèces. La destruction irrationnelle des habitats naturels, y compris celle des plus isolés, entraîne systématiquement celle des animaux et des végétaux qui y vivent. 




1% des espèces disparaîtrait chaque année. Cette nouvelle phase d’extinction, appelée sixième extinction, est probablement la plus rapide et la plus destructrice que la Terre ait connue et serait 1000 à 10 000 fois plus rapide que le rythme naturel ! Les biologistes estiment qu’un quart des espèces animales pourraient disparaître d’ici 2050. Le réchauffement climatique modifie les aires de répartition des organismes et les met en concurrence. Les migrations des animaux sont perturbées, les floraisons et les cycles de reproduction sont décalés. L’ensemble du vivant est en train de se désynchroniser.

Dans sa « liste rouge », l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) témoigne de la gravité de la situation : 25% des mammifères, 12% des oiseaux, 50% des insectes et des reptiles, 33% des amphibiens et 85% des crustacés sont aujourd’hui menacés.

Par ailleurs, la mondialisation des transports amplifie la prolifération des espèces exotiques en les acheminant dans les cales des navires et les soutes des avions, tandis que d’autres alimentent les commerces illicites. Une fois soustraits de leur habitat d’origine, ces plantes et ces animaux sont potentiellement considérés comme des espèces « invasives », susceptibles de perturber leur nouvel environnement si elles devaient un jour retrouver la liberté. C’est de cette façon que l’écureuil de Corée, vendu en animalerie, a favorisé la propagation des maladies et que le frelon d’Asie décime les abeilles.

Il est primordial d’enrayer ce processus en gérant la crise d’une manière draconienne et rapide : protection et réintroduction des espèces menacées, contrôle sévère du braconnage et du commerce illégal, aménagements de corridors écologiques, création de réserves naturelles et de sanctuaires marins interdits pour la régénération des stocks de poissons, interdiction d’exploiter les forêts primaires sont des réactions possibles.

La richesse de la diversité biologique contribue à la stabilité écologique de la planète et constitue un inestimable réservoir de ressources pour la recherche médicale, l’agriculture et l’industrie.
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L’eau

97,5% de l’eau de la planète est salée. Sur les 2,5% d’eau douce restants, la presque totalité est stockée dans les calottes polaires et les glaciers de montagne, le reste est partiellement piégé dans les nappes souterraines ou alimente les rivières et les lacs.

30% de l’humanité subit une pénurie d’eau. Cette insuffisance, appelée stress hydrique par les spécialistes, commence lorsque la demande en eau est supérieure de 10% de l’offre. Sur la planète, une personne sur six n’a pas accès à l’eau potable et la moitié de la population des pays en cours de développement ne dispose d’aucun système d’assainissement, soit 2,6 milliards d’êtres humains. Dans les régions du Sahel, près de 60% de la population vivent à 30 minutes de marche d’un point d’eau potable. Ces distances sont parcourues quotidiennement par les femmes et leurs filles, privées d’école.

A cause des pollutions qu’elle subit, cette ressource rare et mal distribuée est devenue une source de maladies et de mort dans les régions les plus pauvres. La dysenterie et le choléra tuent quotidiennement près de 4000 enfants de moins de 5 ans et chaque année 3,3 millions de personnes meurent des maladies liées à l’eau. Sur Terre, la population augmente de 83 millions d’êtres humains par an. Si nous ne modifions pas notre mode de consommation, la demande en eau continuera d’augmenter. 

Amplifiée par le réchauffement planétaire, la pénurie d’eau salubre s’aggravera et renforcera la misère existante. Les régions arides s’assécheront davantage et les populations déjà déshéritées n’auront pas les moyens d’investir dans des systèmes d‘épuration ou de dessalement comme peuvent aujourd’hui se l’offrir les Emirats. Ces méthodes de désalinisation de l’eau de mer ne sont d’ailleurs pas sans conséquences pour l’environnement, car les substances chimiques utilisées pour extraire le sel polluent les écosystèmes marins situés dans les zones de rejet.




A l’échelle de la planète, les deux tiers de l’eau que nous utilisons sont destinées à l’agriculture. L’excès d’irrigation des déserts avec l’eau issue des nappes fossiles vieilles de 25 000 ans ne peut plus durer, faute d’être renouvelées. Un grand fleuve sur 10 n’atteint plus la mer plusieurs mois dans l’année. En Israël, le Jourdain qui nourrit la Mer Morte est épuisé pour fabriquer des fruits et des légumes que l’on retrouve dans tous les supermarchés du monde ! Le bilan énergétique est déplorable : la Mer Morte perd 1 mètre tous les ans.

La pénurie en eau qui touche déjà les zones désertiques bientôt touchera l’Inde et le Bengladesh. Tandis que les populations les plus pauvres subsistent avec moins de 20 litres d’eau par jour, à Las Vegas un habitant en consomme quotidiennement près de 1000 litres !

En résumé : nous avons perturbé le cycle de l’eau et le dérèglement climatique accentue le problème de la répartition naturelle de cette ressource. Aujourd’hui, ce n’est pas l’eau qui manque mais les moyens nécessaires à son assainissement. Des moyens mal répartis géographiquement ! L’eau douce, au même titre que l’air, est un bien commun que l’on devrait partager entre tous. La gestion de cette ressource constitue l’un des défis écologiques majeurs de ce début siècle.

Il est nécessaire de rappeler que le droit à l’eau n’apparaît pas dans la charte des droits de l’homme.
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La pauvreté

A la problématique de l’eau s’ajoute celle de la misère qui sévit dans les pays en voie de développement. Conséquences des déséquilibres environnementaux d’origine naturelle ou humaine, cette pauvreté croissante résulte aussi de la surexploitation des richesses des pays pauvres par les pays riches, sans qu’il y ait vraiment de répartition équitable des bénéfices. Le phénomène n’est pas nouveau. Ces ressources sont : l’agriculture, l’élevage, les forêts, le poisson, les forêt, le pétrole, les minerais, le tourisme…

Les chiffres sont édifiants. Près d’un quart de l’humanité vit comme il y a 6000 ans (fin du néolithique). C’est-à-dire sans eau courante, sans évacuation sanitaire ni électricité. Soit plus que l’ensemble de la population des pays riches réunis. Un milliard d’hommes n’ont pas accès à l’eau potable, autant ont faim. 5000 personnes meurent chaque jour de l’insalubrité, un enfant meurt de faim toute les cinq secondes.

En matière d’agriculture, la survie de l’humanité dépend d’une petite épaisseur de sol arable que l’on doit impérativement préserver. 40% des terres cultivables de la planète sont dégradées. L’extinction de la diversité biologique, qui menace l’ensemble des espèces sauvages, touche également les espèces domestiques. Conséquence du « produire plus et plus vite », en un siècle 75% des variétés de semences sélectionnées depuis l’origine de l’agriculture ont disparu. 




Alors que la famine menace, plus de 50% de la production céréalière et de soja alimente le bétail et les voitures avec la fabrication des agro-carburants. Or, plus un pays se développe, plus ses habitants mangent de la viande et utilisent des voitures. Produire plus de viande signifie consommer plus d’eau, plus d’engrais, plus de pesticides et plus de terres. Quant aux agro-carburants, appelés à tort « biocarburants », ils sont issus d’une agriculture polluante, grande consommatrice d’eau. Une agriculture qui génère par ailleurs une nouvelle forme d’esclavage auprès des populations autochtones « légalement » employées par les exploitations, qui les ont chassées de leurs terres pour planter du palmier à huile ou du soja ! A l’instar de nombreux autres produits issus du développement durable, les biocarburants contribuent en quelque sorte à « polluer écologiquement ».

80% des richesses de la Terre sont consommées par seulement 20% des habitants. Si nous vivions tous comme des Américains, il faudrait six planètes pour répondre à nos besoins. Actuellement, les prélèvements de l’humanité dépassent de 30% les capacités de régénération de la planète. Près d’un milliard d’humains sont sous-alimentés et il faudra en nourrir plus de 50% vers le milieu du siècle ! A ce rythme là, la Terre sera tarie avant la fin du 21e siècle.

Autres conséquences de la pauvreté, les pays les plus déshérités qui accumulent les crises alimentaires, sanitaires et énergétiques, forment le terreau idéal à l’émergence du terrorisme et de la violence. Comble de l’humiliation, ces peuples, qui jusqu’il n’y pas si longtemps étaient coupés du reste du monde, peuvent aujourd’hui, en se connectant à Internet, confronter en temps réel leurs conditions de vie avec celles des nations riches…

Le seul combat digne de l’humanité serait celui qui l’oppose à la misère et à l’iniquité. 
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