La traversée du Hoggar
1986
– Sahara algérien
Voyage
initiatique
Boulimiques
d’aventure et de grands espaces, Bruno Lambert et son compagnon de
route Bruno Combes, tous deux jeunes titulaires du brevet d’état
d’accompagnateur en montagne, se lancent dans une traversée épique
du Sahara au départ d’Alger. Parfois en auto-stop, souvent à
pied, ils parcourent ainsi les 2000 kilomètres de désert qui les
séparent du massif du Hoggar, berceau de l’ethnie touareg.
Naufragés
volontaires, les deux compères se font abandonner dans le djebel
avec comme seul repère un carrefour de pistes. Pas de panneaux, pas
de campement, pas de puits, pas d’homme, pas de bêtes… Mais
lorsque l’on a 23 ans, un sac à dos de 40 kg, une carte routière
et une foi inébranlable, un carrefour, c’est déjà un bon début
!
Bruno
veut rejoindre la ville de Tamanrasset, au sud du massif.
Comme
la carte dont il dispose n’est pas assez précise pour s’orienter,
il esquisse des plans au fil de son cheminement, à l’instar des
premiers géographes. Dans le djebel, l’horizon s’étend à perte
de vue pour peu que l’on se trouve sur un promontoire dégagé d’où
l’on peut croquer les grandes lignes du relief, comme la confluence
de deux oueds, véritables points de repère.
Aman
Iman,
disent les Touaregs, l’eau
c’est la vie.
Dans la montagne, de l’eau, il y en a : il suffit d’apprendre
à la trouver ! Pour ce faire, les deux explorateurs en herbe
sont initiés par les nomades qu’ils rencontrent. Ils apprennent à
déceler les tâches de verdures dans les lits d’oueds asséchés,
à creuser des puits, à filtrer l’eau boueuse des gueltas.
Pour
se nourrir, ils se procurent de la semoule, de la purée de dattes et
des légumes secs dans les campements qu’ils traversent. La cuisine
se fait sur des feux de brindilles et des pierres chauffées. Une
toile de tente et une couverture de survie suffiront à affronter les
nuits glaciales du grand Sahara.
Au
terme des 40 jours de ce parcours initiatique, les globe-trotters
arrivent à bon port. Amaigris et tannés par le soleil, mais la tête
bourrée de souvenirs et de nouvelles expériences qui sont autant de
graines qu’il reste à faire germer…