Trans
Atlas
2006 – Maroc – 2000 km de traversée pédestre des Atlas et du
Sahara marocain
L’Atlas et le Sahara marocains ont jadis été parcourus par des
caravanes allant et venant de la Méditerranée à l’Afrique noire. C’est
ici que vivent les Berbères. Nomades ou cultivateurs, ces hommes rudes
à l’hospitalité légendaire occupent le territoire depuis des
millénaires. Sommets enneigés, canyons escarpés, immensités pierreuses,
dunes, citées englouties, terre de nomades et de la soif... Ces clichés
ont longtemps nourri l’imagination des hommes et attisé la convoitise
des aventuriers avides d’espaces infinis.
L’expédition Trans Atlas est une sorte de long pèlerinage qui chemine
entre les vertes vallées judicieusement irriguées par les paysans
montagnards et les reliefs abrupts et minéraux du Sahara septentrional.
Rencontres insolites, anecdotes et mystères jalonnent cette longue
croisière de poussière et de vent.
Initialement, Bruno Lambert devait relier le Haut Atlas oriental à
l’Atlantique, au niveau de la frontière mauritanienne, c’est-à-dire
marcher du nord-est en direction du sud-ouest. Mais les événements en
ont décidé autrement. A mi-distance, alors qu’il s’apprête à bifurquer
vers l’océan, un message de son correspondant et ami marocain, Ahmed
Aït Taddrart, l’informe qu’un groupe de personnes vient de trouver la
mort dans un guet-apens, non loin de là. Les militaires ont investi les
lieux et interdisent le secteur. Bruno décide de dérouter sa caravane
vers le sud-est et de longer la frontière algérienne dans la direction
opposée. Cette grande traversée, en quelque sorte, s’est faite d’Est en
Est !
Bruno et ses compagnons berbères ont marché plus de 2000 kilomètres sur
une période de deux mois et demi. Juliette Gantier, l’unique
coéquipière française, a effectué le premier tronçon de l’itinéraire,
soit près de 700 km. Les guides locaux prétendent qu’aucun Européen ni
Marocain n’aurait à ce jour effectué ce trajet d’une seule
traite ! Pour accomplir cette grande traversée, quatre équipes
locales se sont relayées avec leurs animaux de bât.
Voyager au rythme des caravanes, avec des mulets pour le djebel ou des
dromadaires pour le désert, c’est apprendre et comprendre une terre et
un peuple, mais c’est aussi adopter un rythme de vie en parfaite
harmonie avec la nature. Marcher trop vite c’est épuiser les bêtes et
les hommes, et trop lentement, c’est laisser passer sa chance. Le juste
milieu, en toute chose, mène à la réussite.
Paradoxe de ce no man’s land quasi déshumanisé, c’est ici que Bruno en
a le plus appris sur la nature humaine...